Les 6 règles d’or du manager éthique


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samedi 11 février 2017

L’éthique est actuellement au cœur de tous les débats. Nous pouvons regretter que si tel est le cas, cela soit du fait d’affaires politiques de gauche et de droite mais ces dernières ont le mérite de mettre en avant que l’éthique est un point qui n’est plus un détail pour les citoyens. Il est acquis, en tant qu’adulte, que donner des repères à nos enfants est important. En tant qu’adulte, nous aussi, nous avons besoin de repères, l’éthique en est un.

Un peu d’étymologie…. Ethique vient du grec ethikos, morale et de ethos, mœurs. L'éthique est la science de la morale et des mœurs. C'est une discipline philosophique qui réfléchit sur les finalités et les valeurs de l'existence, sur les conditions d'une vie heureuse, sur la notion de "bien" ou, autrement dit, sur des questions de mœurs et/ou de morale. Voilà pour la partie culture.

1-    Respecter les règles que l’on impose aux autres

Évident ? Pas forcément. N’avez-vous jamais croisé Bob ? Ce détestable manager qui ne supporte pas que vous ayez une minute de retard mais qui lui ne se pointe jamais sans, a minima un retard de 15 minutes ? J’ai même connu un Bob qui se permettait de fumer dans son bureau en présence d’autres personnes, ne demandant pas l’autorisation bien entendu. Non, vraiment ? Respecter les règles, c’est bien sur les grandes règles (ne pas voler, mentir, tricher etc etc) mais également les petites, celles qui font que le vivre ensemble est plus agréable.

 

2-    Etre transparent

Agir sans partager les raisons de son action n’a plus aucun sens aujourd’hui. C’est non seulement anxiogène mais c’est également le meilleur moyen de ne pas avoir l’adhésion de ses troupes. Un manager ne prend pas uniquement des décisions agréables mais il doit mettre celles-ci dans une perspective plus globale : celle de l’entreprise et de sa stratégie à moyen et long terme. Il y a trop de Bob qui pensent que leurs collaborateurs n’ont pas à connaitre les tenants et aboutissants de la stratégie ; Non seulement cela fait penser aux salariés que Bob les prends pour des idiots mais c’est se priver potentiellement d’une énergie créative qui ne demande souvent qu’à s’exprimer.

 

3-    Etre juste et équitable

Seulement 10% des managers s’adressent à l’ensemble de leur équipe pendant que 90% se focalisent sur les collaborateurs avec lesquels ils ont le plus d’affinité… tout est dit ! Etre éthique en management, c’est ne pas faire de différence entre les individus et ne pas avoir au travail le même comportement que dans sa vie personnelle. De mon côté, si dans un bar quelqu’un me parle et que cela me déplaît, je tourne les talons… En entreprise, cela n’est en aucun cas possible !

Etre juste et équitable, bien sûr, c'est refuser certaines réalités devenues aujourd'hui inacceptables pour le commun des mortels comme l'inégalité des salaires hommes/femmes ou la discrimination à l'embauche en fonction du sexe, de l'age, de la religion, de l'origine etc etc etc. Il est insupportable d'entendre certains managers dire qu'ils n'y peuvent rien, qu'ils sont victimes d'un système ! Dire cela, c'est surtout manquer de courage ! Nous sommes tous responsables de ce que nous constatons et avons tous le pouvoir d'agir ou, a minima, de déclencher de vrais débats.

4-    Etre bienveillant

J’ai beaucoup écrit à ce sujet et je ne vais pas en rajouter dans cet article. MAIS, il me semble que l’éthique est indissociable de la bienveillance du fait que l’éthique a également pour objet le bien-être comme nous rappelle son étymologie.

5-    Etre honnête avec les autres et avec soi même

Ne pas se mentir… pas si simple au final. Probablement plus difficile avec soi qu’avec les autres. Avoir un regard sans concession sur ce que l’on fait et ce que l’on dit. L’intérêt ? Savoir s’adapter, évoluer et ne faire absolument aucune concession avec nos défauts car oui, mauvaise nouvelle, nous en avons. Le simple fait d’en avoir conscience est le premier pas pour les gommer. Le pire, en entreprise comme dans la vie, ce sont les personnes qui, se regardant dans le miroir, se pensent parfaites.

6-    Savoir mettre les choses en perspective, donner du sens

Etre un manager éthique, c’est également donner une direction, un objectif et expliquer les raisons de ces choix. Trop d’entreprises ne donnent plus de sens global à l’action de chacun. Or, dans une chaîne, c’est toujours par rapport au maillon le plus faible que celle-ci doit s’adapter. Trop de managers ne comprennent pas que tous les collaborateurs, sans exception ont besoin de (re)trouver un sens dans leur action par rapport à la globalité. Paradoxalement, un ouvrier à la chaîne, travail difficile s’il en est, trouve plus de sens à son travail du fait de l’aspect concret de celui-ci q’un comptable qui n’aurait jamais entendu son manager parler de la stratégie de l’entreprise ! (ATTENTION : je ne parle pas ici de pénibilité bien sûr… juste du sens et de la fierté de son travail)

 

Conclusion

L’éthique en entreprise n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Etre éthique est à mon sens le seul et unique moyen de pouvoir construire des stratégies sur le long terme en optimisant l’implication de tous. Je sais, certains d’entre vous se disent « mais… il y a plein de personnes qui réussissent très bien sans pour autant faire preuve de la moindre éthique ». Je vous l’accorde, mais ce n’est pas la question. La question ici n’est pas de construire une réussite individuelle mais bien de savoir comment construire une réussite collective ! Sans éthique, pas de réussite collective car, à un moment ou un autre, la défiance de ceux censés suivre et appliquer les consignes se rebellent et refuse de suivre celui ou celle qu’ils ne respectent plus ! Au cas où vous penseriez que ce point s’applique également au monde politique… je ne peux vous donner tort !

Gaël Chatelain