Les 4 secrets pour décrocher son premier job via les réseaux sociaux


Blog Detail

jeudi 16 février 2017

De Facebook à Wizbii, en passant par Viadeo, Yupeek ou LinkedIn, les réseaux sociaux professionnels sont devenus des outils indispensables pour booster son profil. À la différence du traditionnel CV, qui a une durée de vie éphémère dans un contexte limité, "ces réseaux professionnels sont par nature vivants, modulables, évolutifs", avance ­Philippe Douale, fondateur d’Orgaphenix, spécialiste des réseaux sociaux et du networking. Reste à savoir comment en tirer le meilleur profit.

1- Identifier le bon réseau

Publier son profil en ligne, c’est bien. Le faire sur le bon réseau, c’est mieux. Hormis les sites de recrutement spécialisés tels Technicien.com, Jobtech.fr ou ­Jobingenieurs.­com, qui mettent en relation candidats et recruteurs, il existe une petite cinquantaine de réseaux sociaux professionnels en France. Mais seule une poignée d’entre eux peut intéresser directement le futur ou le jeune ingénieur. Parmi les généralistes, on trouve le pionnier Viadeo. Toujours un peu actif auprès des RH et aussi en régions, il est tout de même en perte de vitesse et n’a pas tout à fait réussi à séduire une population plus jeune et plus mobile. Contrairement à l’américain LinkedIn. Plus dynamique, celui-ci bénéficie d’une image internationale et cherche aujourd’hui à jouer un véritable rôle de média en hébergeant les publications de ses membres. Inutile cependant de multiplier sa présence en ligne. "Quand on est inscrit sur deux réseaux assez proches comme ­LinkedIn et Viadeo, on ne va finalement en gérer bien qu’un seul", affirme ­Philippe Douale. Quant à ­Facebook, même s’il cherche à se professionnaliser, il reste encore un réseau personnel de rencontres.

Plus pointues, les plates-formes comme Yupeek et Wizbii ciblent directement les étudiants et les jeunes diplômés à la recherche de stages ou d’un premier emploi. Avec plus de 200 000 membres inscrits gratuitement, le nancéen Yupeek sert d’interface entre les étudiants, les universités et les entreprises. De son côté, le grenoblois Wizbii, qui vient de lever au mois de septembre trois millions d’euros, parie sur le développement des moocs et du coaching en ligne pour renforcer son offre de services auprès des jeunes. Parmi les améliorations prévues, le recrutement via mobile, qui "représente déjà 50 % du trafic sur la plate-forme", selon les responsables du site Wizbii.

2 - Compenser son manque d’expérience

À côté des e-plateformes, utiles ponctuellement pour décrocher un stage ou un premier job, les réseaux professionnels comme LinkedIn permettent d’inscrire son profil dans la durée. Pour cela, il ne faut pas hésiter à détailler son parcours. Mais comment faire quand on est un jeune diplômé qui, par nature, n’a pas beaucoup d’éléments à mettre en avant ? Pour valoriser son profil, il faut d’abord afficher un nombre important de contacts. Et franchir rapidement la barre symbolique des 500+ afin de se placer dans la catégorie "expert". À ce stade, n’hésitez pas à vous faire recommander par un maître de stage pour donner plus de caution à votre parcours. Prévoyez quelques référents parmi vos anciens professeurs qui pourront décrire vos compétences et vos méthodes de travail. C’est une démarche appréciée car elle est légitime chez un jeune qui démarre. Et puis cela donne l’occasion à la personne sollicitée de se faire valoir et de rendre service à peu de frais. « Pensez à informer vos référents qu’ils peuvent éventuellement être contactés », rappelle Philippe Douale. Enfin, à défaut d’expérience longue, mettez en avant des connaissances précises que vous avez déjà acquises dans un domaine, comme la maîtrise de l’anglais technique ou de certains logiciels pointus.

3 - Donner du contenu à son profil

Pour donner corps à son e-réputation, rien de tel qu’un bon travail de veille. Il s’agit de faire vivre son profil en le nourrissant de contenus pertinents et ciblés. Partagez des informations sur un secteur donné, relayez les débats d’actualité, mais prenez aussi position et faites preuve de votre engagement. Le réseau social doit devenir votre vitrine éditoriale. "Publiez avec discernement des articles comme s’il s’agissait de votre propre blog", recommande Philippe Douale. Plus vos pages sont riches en informations, plus elles ont de chances d’être bien référencées dans les moteurs de recherche.

Quand votre profil sera plus étoffé, un cercle vertueux se mettra naturellement en place. C’est ce que l’on appelle l’« inbound marketing ». Plus besoin d’aller vers les autres, la capillarité du réseau et des contenus joue le rôle d’aimant pour attirer les personnes vers vos pages. Comme une manière de devenir son propre média et se construire une audience qualifiée.

Sur les réseaux sociaux comme dans la vraie vie, il est crucial de travailler son "personal branding". Ainsi, sur LinkedIn, publier sa photo est un élément d’expertise supplémentaire. Mais, mauvaise nouvelle pour les jeunes, augmenter sa visibilité sur ce réseau coûte cher. À partir de 26?euros par mois pour accéder au mode "premium". Avantages : pouvoir afficher une photo de soi grand format et la possibilité de la placer sur un fond, pour ajouter des éléments de contexte. De quoi faire bondir son classement en tête de réseau car, bien sûr, LinkedIn met ces profils en avant dans son moteur de recherche.

4 - Adhérer à des groupes

Vous voulez parler de ce qui vous fait vibrer chaque jour, raconter votre projet personnel et, pourquoi pas, évoquer ce que vous voudriez faire dans dix ans. Il faut alors rejoindre un groupe qui réunisse d’anciens étudiants de la même promotion, un maître de stage ou un recruteur. Ces groupes, à l’instar de celui de l’Icam, du collège des Ingénieurs ou de l’Insa de Toulouse, sont tous accessibles sur LinkedIn ou Viadeo. Ils représentent un bon moyen de renforcer les liens avec des personnes de formation ou de sensibilité proches. Et ils sont aussi l’occasion de se faire repérer par la pertinence de ses prises de parole. C’est dans ce contexte plus personnel que les membres d’un même groupe sont les plus réceptifs pour accueillir avec bienveillance votre vision de votre métier ou de votre environnement professionnel. 

 

Cinq conseils pour être visible
- Les étudiants doivent présenter au moins trois expériences, même si elles correspondent à des périodes de stage ou à l’activité d’une année de césure. Les opérations de bénévolat sont appréciées car elles expriment l’engagement personnel, les valeurs et le type d’actions que l’on est prêt à soutenir.
- Faites un résumé bref pour vous présenter. N’hésitez pas à vous faire aider par un proche. Pour le bon « wording », privilégiez les mots clés des recruteurs eux-mêmes et employez un vocabulaire clair, étayé de verbes d’action et de références : maîtrise d’un logiciel ou d’une technique. Citez des entreprises.
Changez votre photo tous les six à douze mois. Évitez les clichés de vacances ou les montages hasardeux, optez pour une photo sobre. Outre vos coordonnées e-mail et téléphone, indiquez vos comptes Twitter, Skype ou Instagram.
- Si vous avez un profil multilingue, faites-le savoir sans mélanger les langues dans votre CV. N’hésitez pas à indiquer vos centres d’intérêts personnels, s’ils peuvent nourrir des qualités de votre profil. Soyez pointus sur les activités que vous pratiquez et sur ce qu’elles vous apportent humainement.
- Vos études récentes ou en cours sont votre capital. Donnez libre accès à votre rapport de stage ou à votre mémoire de fin d’année sauf conflit de confidentialité. Ceux que cela intéresse le téléchargeront en échange de leur contact e-mail. Très utile pour étoffer son réseau.

WILLIAM COOP