La Digitalisation – une chance pour l’Afrique


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lundi 18 février 2019

Alors qu’en Afrique les téléphones mobiles et les smartphones se répandent et que d’ingénieuses adaptations locales sont élaborées, les personnes des nations industrialisées parlent de la 4e révolution industrielle, la liaison à grande échelle du système digital et d’autres systèmes. Où la digitalisation est-elle arrivée en Afrique ? Jusqu’à quel point peut-elle contribuer au développement économique et social du continent ?

Un développement rapide

Nulle part, la communication digitale ne s’est répandue aussi vite qu’en Afrique. Même les vieux et les enfants des rues utilisent des gadgets mobiles et, dans des pays ravagés par la guerre, des systèmes de communication digitale ont été établis avec succès. Les pays africains qui avaient le taux le plus élevé de téléphones mobiles en 2015 étaient les suivants (entre parenthèses le pourcentage de smartphones) :

•          Afrique du Sud            90%     (34%)

•          Nigéria                       89%     (27%)

•          Sénégal                      83%     (27%)

•          Ghana                         83%     (14%)

•          Kenya                         82%     (15%)

•          Tanzanie                      73%     (8%)

•          Ouganda                      66%     (5%)

D’ici 2020 on s’attend à ce que le nombre de smartphones en Afrique atteigne 700 millions.

La jeune génération est spécialement fascinée par le monde digital.

Les ordinateurs et les smartphones sont encore devenus plus attrayants grâce à l’accès amélioré à l’internet. Entre 2009 et 2014, plusieurs câbles sous-marins de fibres optiques ont été placés le long des côtes orientale et occidentale, reliant l’Afrique à l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord. De nombreux fournisseurs de services d’internet ont amélioré leurs capacités, souvent avec l’assistance d’organisations donatrices d’outremer.

Usage novateur

Ce qui rend la croissance de la communication digitale en Afrique si remarquable, c’est le développement, par des programmeurs et entrepreneurs locaux, de programmes et d’applications qui correspondent aux besoins quotidiens des utilisateurs et promettent de devenir un outil important de développement. Des experts voient un énorme potentiel de croissance pour la digitalisation en Afrique. A l’exception de l’Afrique du Sud et de quelques états d’Afrique du Nord, la plupart des pays ont un niveau très bas d’industrialisation. Le développement bien planifié de l’infrastructure digitale pourrait grandement stimuler le développement économique et contribuer au changement social. Voici quelques exemples :

Education: Des programmes d’E-apprentissage aident à la fois les enseignant(e)s et les étudiant(e)s qui, souvent, n’ont pas accès à des manuels scolaires, spécialement dans les régions rurales.

Services bancaires: Avec le système de “M-pesa” (argent mobile), les gens peuvent, via leurs téléphones mobiles, ouvrir des comptes, payer des factures et transférer de l’argent rapidement et à bon marché. Le M-pesa a été une révolution pour des millions de personnes en Afrique orientale qui n’avaient pas accès aux services bancaires. Entre-temps, Vodaphone offre aussi les mêmes services en Afrique du Sud, en RD du Congo, en Mozambique et même en Inde, en Roumanie et en Albanie.

Agriculture: Via des téléphones mobiles, des agriculteurs reçoivent des informations sur des méthodes plus productives pour faire croître leurs produits, des prévisions météorologiques et le prix actuel du marché, ce qui les aide à améliorer leur niveau de vie.

Services de santé: En utilisant la “télé-médecine”, des dispensaires ruraux peuvent consulter des spécialistes sur des cas difficiles et recevoir des conseils sur le diagnostic et les thérapies. Des groupes particuliers comme les jeunes, les femmes enceintes et les jeunes mères peuvent recevoir un avis médical au sujet de problèmes de santé relatifs à leur situation particulière.

Commerce en ligne: Le commerce en ligne est en train de prendre. Dans certains pays, comme le Nigéria, le volume triple chaque année.

Administration: L’Afrique du Sud est en train d’expérimenter un système d’e-gardiennage pour l’équipement public, qui vise à diminuer la corruption largement répandue.

Politique: Pour leurs campagnes électorales, les candidats comptent beaucoup sur les téléphones mobiles en envoyant des SMS à leur électorat. Des observateurs des élections ont la capacité d’envoyer des résultats des bureaux de vote locaux au quartier général du parti, rendant ainsi la tricherie plus difficile. Du fait que les media sociaux ont une telle influence sur l’opinion publique, les régimes autoritaires ont tendance à fermer l’accès internet à des moments critiques.

Défis

 La diffusion et l’usage ingénieux de la communication digitale dans beaucoup de pays sont vraiment impressionnants. La révolution digitale peut-elle donner un élan substantiel au développement ? Cela dépend de plusieurs facteurs, tels que la stabilité politique du pays, la construction d’un quadrillage électrique fiable et d’une infrastructure digitale efficace avec accès à l’internet pour les citoyens ordinaires.

Le grand défi consister à façonner la “4ième révolution industrielle” de telle manière qu’elle serve le bien commun et qu’elle diminue l’inégalité sociale.

 

Wolfgang Schonecke